Histoire et Patrimoine

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HISTOIRE ET PATRIMOINE

L'origine du nom de Pinsaguel 

Parmi les nombreuses hypothèses avancées, la plus vraisemblable est la suivante : cette appellation vient Pincius, nom du propriétaire d’une villa gallo-romaine qui siégeait jadis sur le site de la Muscadelle, ainsi que du suffixe - acum qui marque la possession. De nombreux vestiges (monnaie, fragments de mosaïques et d’amphores…), mis au jour lors de fouilles archéologiques, témoignent de l’occupation romaine durant l’Antiquité. 

Au confluent de l’Ariège et de la Garonne, l’emplacement de l’actuelle commune de Pinsaguel a toujours été propice à l’activité humaine (voies naviguable, chasse et pêche). Celle-ci y est d’ailleurs attestée dès le Néolithique. Le territoire de la commune a longtemps été un carrefour important d’un point de vue militaire et commercial : à la croisée de voies romaines et du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, une ouverture vers le pays de Foix…

Le château Bertier

Bien qu’aucun document à ce jour ne certifie de date précise, le Château Bertier fut sans doute érigé vers l’an 1000, probablement sur les fondations d’un fort gallo-romain. Le premier document d’archives le mentionnant est daté de 1272. Tel que nous le connaissons, il est un témoin remarquable de l'art néo-classique français du XVIIIe siècle, mais la bâtisse a connu plusieurs métamorphoses au gré de ses différents propriétaires. Il fut d’abord la demeure des comtes de Toulouse avant de passer sous l’égide du roi Philippe III le Hardi au 

 

13ème siècle, et fut ensuite offert en récompense aux Ysalguier pour services rendus à la couronne en 1340. Un document de 1347 décrit le château comme une forteresse garnie de quatre tours, de donjons, de prisons et de fossés, aspect bien éloigné du château actuel. Le domaine et ses occupants semblent avoir opposé une certaines résistance aux troupes anglaise du Prince Noir (Édouard de Woodstock), durant la guerre de cent ans. 

En 1494, Jean III d’Ysalguier (ou Isalguier), ruiné par la guerre et incapable d’entretenir le domaine, vendit son fief à Simon de Bertier, grand maître des eaux et forêts en Languedoc. La famille de Bertier conserva le château pendant cinq siècles.

En 1754, François de Bertier démantela la vieille forteresse et fit raser les remparts. Sur les quatre tours existantes, seules deux furent conservées : celles dites du Maure et la Rouge. Le château fut réédifié tel que nous le connaissons aujourd’hui. 

 

En 1793, le monument échappa à la destruction et fut reconverti en Mairie par les habitants. Les fossés furent comblés entre 1810 et 1816, les deux tours restantes furent découronnées (suppression des créneaux) en 1824 et la vieille chapelle détruite en 1834. Ces remodelages successifs n’occultent en rien le précieux héritage historique que concentre ce bâtiment édifié dans un cadre d’exception.

 

L'église Saint-Pierre

En 2006, la restauration de l’église Saint-Pierre de Pinsaguel a permis de reconstituer une chronologie précise de sa construction. Sa forme originelle, une chapelle rectangulaire aux modestes dimensions, serait antérieure au XIème siècle. 

Le sanctuaire actuel est daté de la période comprise entre 1080 et 1120, et présente les caractéristiques de l’art Roman.

L’assemblage du mur sud est caractéristique de la région : sa partie inférieure présente des rangées alternées de moellons de pierres taillées et de briques foraines (ou briques pleines), tandis que la partie supérieure est un empilement de briques cuites. Ces moellons de pierre, acheminés par la Garonne, proviennent des carrières de gré calcaire du Salat. L’entrée dans l’église se fait par un magnifique porche roman.

Une crue dévastatrice détruisit une grande partie du village, les 22 et 23 juin 1875, mais l’église tint bon bien que le niveau de l’eau ait atteint près de deux mètres. La plupart des décorations sont postérieures à l’inondation. 

L’intérieur du monument renferme toutefois des trésors historiques, tels qu’un retable du 18ème siècle, peint en trompe-l’œil, ainsi qu’un tabernacle en bois doré provenant de l’abbaye d’Eaunes, daté de la même période.

Le Général Berdoulat

Né le 29 juillet 1861 à Pinsaguel, Pierre Emile Berdoulat de son nom complet a consacré une grande partie de sa vie à sa carrière militaire. 

Il s'engage en 1879 comme soldat. Trois ans plus tard, il est admis à la prestigieuse Ecole de Saint-Cyr. 

Berdoulat passe avec succès les grades militaires, jusqu'à être promu général de division et gouverneur militaire de Paris. 

Il franchit les grades de la Légion d'Honneur, tout d'abord en devenant Chevalier en 1889, Officier en 1906, puis Commandeur en 1915, Grand officier en 1918 et enfin Grand-croix le 29 décembre 1922. 

Il s'engage durant la Première Guerre Mondiale, notamment en s'illustrant lors de la bataille de la Somme en 1916 et la bataille du Chemin des Dames dans l'Aisne en 1917. 

Il a eu l'honneur d'être à la tête de la direction des troupes coloniales au sein du Ministère de la Guerre, où il a combattu au Tonkin, en Annam et en Cochinchine, territoires représentant l'actuel Viêt Nam, mais aussi sur le continent africain, en l'occurrence au Soudan et à Madagascar. 

Il a été au service de la France jusqu'en 1923 et décède le 24 novembre 1930. 

A ce jour, on peut retrouver aux Archives Nationales son acte de naissance et sa matricule de la Légion d'Honneur.